CPM Industries, moteur d’une écologie industrielle territoriale

Entreprise du secteur de la métallurgie, CPM Industries multiplie les actions visant à limiter l’impact environnemental et climatique de ses activités. Elle se démarque surtout par l’engagement de sa direction, prête à explorer et développer de nouveaux modèles industriels, plus durables.


Prise de conscience et biodiversité

Tout commence en 2008, quand l’entreprise s’installe à Saint-Romain-de-Colbosc, près du Havre. « En voyant les pelleteuses dans des champs, nous avons réalisé les dégâts que nous étions en train de faire sur la flore et la faune. Nous avons donc essayé de compenser », se rappelle Élise Hauters, gérante de CPM Industries. Nous avons laissé la nature coloniser la mare créée pour récupérer les eaux de pluie, et les prairies fleurir derrière nos bâtiments. Nous avons aussi installé des haies d’essences normandes, des nichoirs à mésanges et des hôtels à insectes. »

Bilan carbone et sobriété

L’entreprise fait son bilan carbone en 2020 : elle émet alors 273 tonnes d’équivalent CO2 par an. « Du fait de notre métier, nous avons une empreinte carbone désastreuse, notamment sur le scope 3, c’est-à-dire sur les achats », reconnait Élise Hauters. CPM Industries ne peut pas changer les métaux qu’elle travaille, mais elle peut réduire la pression sur ces ressources en allant à l’encontre de la surconsommation et de l’obsolescence programmée. Elle conçoit et fabrique des machines et outillages mécaniques qui durent dans le temps et sont facilement réparables.

La Belle Tech et les low-tech

CPM Industries s’est associée à trois ingénieurs indépendants pour créer La Belle Tech, une start-up dont l’offre de services est de professionnaliser les low-tech. « Celles-ci sont encore trop souvent considérées comme marginales et réservées aux bricoleurs, explique Élise Hauters. La Belle Tech propose aux artisans des solutions accessibles, robustes et réparables, qui contribuent autant à leur transition écologique qu’à leur résilience face à l’augmentation du prix des énergies. » Après avoir industrialisé un four solaire utile aux boulangers et torréfacteurs, l’entreprise a suscité l’intérêt de l’ADEME dans le cadre des appels à manifestation d’intérêt (AMI) « Low-tech en Normandie » de 2022 et 2023. Elle en a été lauréate pour deux projets : le rocket stove, poêle à bois ultra-performant pour restaurateurs nomades et un pyrolyseur pour fabriquer du biochar, un amendement de sol, à partir de déchets verts.

Extension et décarbonation

En 2022, l’ADEME lance l’appel à projets Décarb’Flash, visant à soutenir les petits sites industriels souhaitant mettre en œuvre des actions de décarbonation rapides et efficaces. CPM Industries candidate. Grâce à l’aide obtenue, elle investit dans l’isolation thermique de ses bâtiments et remplace sa chaudière à gaz par une chaudière biomasse. Profitant de travaux d’extension, elle s’apprête aujourd’hui à équiper 700 m2 de toiture de panneaux photovoltaïques.

Changement de modèle et reterritorialisation

Convaincue que la résilience de nos modèles industriels passe par la reterritorialisation, CPM Industries s’est rapprochée des autres entreprises de son parc d’activités. Elle leur a proposé d’investir dans un système d’autoconsommation partagée d’électricité autour de son installation photovoltaïque. Et, faisant suite à une étude d’opportunité réalisée avec l’ADEME, elle échange avec la Région, qui fait construire un datacenter à proximité, pour récupérer la chaleur fatale de ses serveurs. Elle a également d’autres projets collectifs : cantine partagée, ressourcerie industrielle…